La prise en compte des espèces dans le cadre des politiques publiques, et notamment de l’aménagement du territoire, est un enjeu majeur pour la conservation de la biodiversité. Afin de répondre à ce besoin, la mise à disposition d’outils d’aide à la décision, telles que des cartographies d’alerte sur les secteurs de sensibilité pour certaines espèces menacées par exemple, est essentielle. Ces cartographies d’alerte, nommées également « cartes de sensibilité », hiérarchisent les enjeux relatifs à une espèce cible, via la représentation cartographique de zones de vigilance (appelées aussi « zones sensibles ») où l’espèce est vraisemblablement présente, au sein d’un territoire donné. Par conséquent, tout aménagement localisé dans des zones à vigilance élevée devra être évité ou nécessitera une réflexion particulière.
Hormis l’intérêt de tels outils dans l’aménagement du territoire, les cartes de sensibilité permettent également d’orienter les actions de conservation sur l’espèce cible (comme, par exemple, guider les efforts de prospection dans certaines zones pauvres en points d’occurrence, ou localiser des zones favorables susceptibles d’accueillir des renforcements ou des réintroductions de populations) et sont des dispositifs fréquemment utilisés dans les programmes de conservation.
Depuis 2011, la Cistude d’Europe bénéficie d’un Plan national d’actions (PNA). Celui-ci est aujourd’hui dans sa deuxième phase (2020-2029). Coordonné par la SHF, son objectif est d’améliorer l’état de conservation de l’espèce à long terme. A cette fin, il propose une stratégie nationale pour la conservation de l’espèce et, pour atteindre l’objectif du bon état de conservation des populations, il présente une liste d’actions à mettre en œuvre qui s’articulent autour de trois axes : étude, conservation, sensibilisation. Parmi les 9 actions du PNA II, l’action n°4 vise à « Favoriser la prise en compte de l’espèce dans les projets d’aménagement du territoire », notamment en mettant à jour la carte de sensibilité nationale mais également en réalisant des cartes de sensibilité sur l’ensemble des régions où vit la Cistude d’Europe (Nouvelle-Aquitaine, Occitanie, Centre-Val de Loire, Auvergne-Rhône-Alpes, PACA et Bourgogne-Franche-Comté).
L’État participe financièrement à ce projet au titre du « Fonds vert – France nation verte ». Retrouvez dans le lien ci-dessous les modalités de mise en œuvre et le plan de financement du projet.