L’Office français de la biodiversité (OFB), établissement public sous la double tutelle des ministères chargés de l’environnement et de l’agriculture a pour mission de protéger et restaurer la biodiversité en France, en métropole et en outre-mer. Etant donné l’évolution observée et l’état actuel de cette biodiversité, on comprend l’importance de l’engagement de ces 3 000 agents pour lutter et trouver des solutions pour contrer cet effondrement de la biodiversité. Depuis plus d’un an, l’OFB subit des agressions (plus de 70 !) allant des insultes, au sabotage de véhicules et incendies comme celui des locaux de l’OFB à Brest. Que le ministre de l’Intérieur se rende auprès des policiers lors de l’incendie d’un commissariat, c’est bien le moins qu’on saurait attendre. Mais où sont les ministres de tutelles quand les locaux de l’OFB sont incendiés et ces agents de l’état agressés ? Quelle réponse est apportée quand le secrétaire de la coordination rurale déclare que « Une voiture de l’OFB qui entre dans une exploitation sera brulée sur place » ?. Le fait d’user de menaces ou d’intimidation envers une personne dépositaire de l’autorité publique pour qu’elle s’abstienne d’accomplir un acte de sa fonction est puni de 10 ans d’emprisonnement et de 150 000 euros d’amende conformément au Code pénal. Enfin, ou hélas, le premier ministre dans son discours de politique générale a parlé « d’humiliation » que subiraient les agriculteurs lors des contrôles de l’OFB, et la « faute » des agents qui mènent ces contrôles…Rappelons également que bons nombres de syndicats locaux travaillent depuis des années main dans la main avec l’OFB. Cette chasse aux sorcières contre des agents de l’Etat n’est qu’une instrumentalisation politique d’une opposition entre agriculture et biodiversité. La SHF connait bien l’engagement des agents de l’OFB en faveur de notre biodiversité, et elle soutient ces agents en ces temps difficiles. Elle n’est pas dupe de ce qui se trame derrière tout cela, à savoir de désigner l’OFB comme le bouc émissaire des difficultés rencontrées par des activités (pêche et agriculture industrielles) dont le modèle productiviste atteint ses limites. C’est une démarche bien court-termiste qui n’apportera aucune solution eu égard la crise de la biodiversité, et pas plus pour une agriculture confrontée à de nombreuses difficultés, au sein de laquelle des hommes et des femmes essayent portant de sortir de ce modèle mais avec bien peu de soutien.
Le CA de la SHF